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Depuis 1991, des campagnes de fouilles de 6 semaines se déroulent chaque année en été. Deux équipes d’une quinzaine d’étudiants en archéologie se relaient lors de la fouille. Ces étudiants viennent de toute la France, d’Europe, et parfois même de bien plus loin (Canada, Chine…) pour participer au chantier dans le cadre de leur formation. 

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Cette année, et afin de progresser plus rapidement, les fouilles dureront 8 semaines, du 8 juillet au 30 août 2019. De nouveau, deux équipes de 15 étudiants en archéologie se relaieront sur le site, sous la direction d’Anne-Lyse Ravon.  Après avoir retiré les plaques métalliques, les sacs de sable ainsi que les bâches qui protègent le site pendant l’hiver le 8 juillet, la fouille de la couche 9 reprendra le mardi 9 juillet.

 

Pour plus d’informations, tous les rapports de fouille depuis 1988 sont accessibles sur internet, sur le site de la DRAC Bretagne : http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr

e terrain : la fouille

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La fouille veille à exposer chaque niveau archéologique sur la totalité du site, tout en réservant deux coupes stratigraphiques, l’une dans le secteur ouest sous la voûte de la cavité résiduelle et l’autre près de la paroi est. 

 

Les sédiments sont fouillés, grattés et décollés à l’aide de truelles, spatules, ou de marteaux et de burins, selon les zones et leur consistance. Ils sont ensuite balayés au pinceau et ramassés dans une écope, puis versés dans un seau par zone de fouille ; ils seront ensuite tamisés à l’eau de mer, dans les flaques à marée basse, afin de récupérer les petits fragments de pierre taillée qui auraient échappé à la fouille, ainsi que les petits charbons de bois, qui sont par la même occasion rincés et donc bien mis en évidence.  

Depuis le début des années 2000 et jusqu’en 2016, la fouille se limitait à la partie amont, dite « banquette supérieure » par opposition à la partie inférieure ou avale, fouillée jusqu’au sommet de la couche 9 dans les années 1990. Cette surface était divisée en zones (Ouest, Centre, Centre-sous-voûte, Est, et depuis 2013 Est-sous-voûte) respectant la configuration naturelle du gisement. Chacune de ces zones était elle-même subdivisée en 4 « secteurs » (A, B, C, D). En 2017, la reprise de la fouille sur toute la surface du site, a nécessité la mise en place d’autres repères qui soient pratiques pour les fouilleurs et qui leur permettent d’identifier facilement leur secteur de fouille, dont ils assurent le suivi jusqu’au relevé des objets (tachéomètre laser) et au tamisage des sédiments à l’eau de mer. Ainsi, les noms de carrés de l’ancien carroyage qui servait à coordonner les objets avant l’utilisation d’un tachéomètre ont été repris. 

Alors que précédemment les artefacts lithiques n’étaient relevés que s’ils mesuraient plus de 3 cm, cette année 2018, comme ils étaient beaucoup moins abondants, ils ont dans la mesure du possible tous été relevés. Le tachéomètre laser enregistre automatiquement la position des objets dans les trois dimensions de l’espace ; parallèlement leur couche, leur pendage et leur nature sont consignés manuellement dans un carnet. Ils sont alors placés dans un sachet individuel avec une étiquette où figurent leur numéro (imprimé à l’avance) et la couche à laquelle ils appartiennent. 

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Menez-Dregan I, plan des zones fouillées. @ A.-L. Ravon

Les os ou fantômes d’os qui ont pu être prélevés sont préalablement enveloppés dans du papier aluminium. Les charbons de bois sont relevés (ensemble s’ils proviennent du même fragment) à condition d’être supérieurs à 1 cm et sont également enveloppés dans de l’aluminium ; il en est de même pour les éléments d’industrie lithique qui présentent des traces de chauffe. Afin de les différencier après emballage, une étiquette mentionnant « charbon », « os » ou « brûlé » est ajoutée à l’étiquette du numéro, dans le sachet de l’objet. Sont aussi relevés les gros blocs de roche susceptibles d’avoir une incidence sur l’organisation spatiale du matériel. 

 

Les éléments plus petits (esquilles lithiques et charbons de bois), collectés de visu à la fouille ou lors du tamisage des terres, sont regroupés par secteur ou par carré de fouille dans des sachets étiquetés. 

Les blocs de voûte effondrée sont systématiquement démolis, car ils gênent la prise de mesures au tachéomètre et retardent l’avancée de la fouille. Ils sont donc détruits manuellement, à l’aide de marteaux, burins, massettes, coins a bois, masses, barres à mine, et pieds de biches. Apres avoir été fracturés, et débités en plusieurs morceaux, les débris sont déposés en contrebas dans la falaise, afin que la mer les évacue pendant l’hiver. 

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Des échantillons de sédiment sont prélevés dans chaque couche ou sous-couche, ainsi que dans les secteurs où l'aspect du sol présente des particularités (rubéfaction, densité de matière organique, etc.). 

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L’enregistrement des artefacts au tachéomètre est transféré chaque jour sur ordinateur et la disposition des points est vérifiée. Les annotations enregistrées manuellement dans le carnet sont alors ajoutés à la base de données numérique.

Chaque jour une équipe de trois personnes reste à la maison pour effectuer, en dehors des travaux domestiques indispensables à la vie communautaire, le lavage et marquage des objets issus de la fouille, les photos et le classement par nature d’objet et, pour les artefacts, par type de roche. Ces informations sont également rentrées dans une base de données regroupant toutes les informations sur le mobilier archéologique provenant du site. Par temps pluvieux et le samedi matin, ces travaux dits de « post-fouille » sont réalisés par toute l’équipe. Afin de pouvoir interpréter les données spatiales du gisement, et ainsi produire des plans de répartition pour discerner d’éventuelles aires d’activités, ces travaux de post-fouille se concentrent principalement sur l’enrichissement de la base de données à partir du matériel trié.

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